Se rendre au contenu
Solenciel
  • Accueil
  • Qui sommes-nous ?
  • Le parcours d'insertion
  • Actualités
  • Nos partenaires
  • 09 75 18 37 38
  • Je fais un don
Solenciel
      • Accueil
      • Qui sommes-nous ?
      • Le parcours d'insertion
      • Actualités
      • Nos partenaires
    • 09 75 18 37 38
    • Je fais un don
  • Notre actualité
  • Pour lutter contre les violences faites aux femmes, cessons d’entraver l’innovation sociale.
  • Pour lutter contre les violences faites aux femmes, cessons d’entraver l’innovation sociale.

    25 novembre 2025 par
    Pour lutter contre les violences faites aux femmes, cessons d’entraver l’innovation sociale.
    Solenciel, Ndèye-Arame Dimé

    En cette journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, rappelons l’urgence pour l’État d’encourager de nouvelles méthodes aux côtés des associations qui sont des foyers d’innovation à impact social.

    Le 15 juin 2017, Emmanuel Macron tout juste élu président de la République déclarait au salon VivaTech « il y a partout dans le pays, des femmes et des hommes qui veulent faire, inventer, innover. (…) Je veux aussi un État qui va davantage tester, apprendre, innover ». La même année, l’association Solenciel qui accompagne les femmes victimes de l’exploitation sexuelle a été créée dans l’Isère. Si la coïncidence des deux dates tient au hasard, une même place y est accordée à l’audace et à une autre manière de créer de la richesse - économique pour les start-ups, sociale dans le cas de Solenciel. Cependant, la promesse d’une agilité est rompue par des services de l’État vite revenus à de vieux démons : procéduralisme, lourdeurs administratives, refus d’agrément qui freinent l’innovation sociale au prix de la dignité de milliers de femmes victimes de violences et d’exploitation sexuelle.

    L’innovation au service de la lutte contre les violences faites aux femmes

    Une réalité est trop souvent mésestimée : le tissu associatif est également un foyer de l’innovation à impact qu’il faut porter avec le même engouement que la French Tech en 2017. Face à une précarité qui ne cesse d’enfler au fil des crises successives et des chiffres sur la prostitution qui affolent (40 000 personnes en situation de prostitution selon la Miprof et jusqu’à 20 000 mineures victimes d’exploitation sexuelle), des associations réinventent leurs recettes solidaires, tant dans leur périmètre d’intervention que dans leur modèle économique. A titre illustratif, l’association Solenciel accompagne les personnes victimes de la prostitution en faisant le pari de l’audace. La démarche est simple, singulière mais efficace: si la précarité économique est l’un des facteurs majeurs d’emprise, d’exploitation sexuelle et de violences économiques, il convient alors de l’endiguer à la racine. Ainsi, l’association permet aux personnes bénéficiaires de sortir de la prostitution grâce à un emploi salarié immédiat, joint à un accompagnement social global et un apprentissage du français.

    Ce modèle hybride est rendu possible grâce à la mobilisation d’une communauté d’acteurs. D’abord, des partenaires économiques et grands groupes de la propreté et de la restauration tels que Elior, Api Restauration, Onet et Newrest, soucieux de créer de la valeur sociétale ajoutée et qui confient aux bénéficiaires de l’association des prestations en lien avec leurs équipes. Ensuite, grâce à des financements privés levés auprès de mécènes tels que les fondations Bettencourt-Schueller, Sainte-Geneviève, La France s’Engage ou DAPAT qui partagent le même engagement auprès des victimes d’exploitation sexuelle. Enfin, grâce au soutien d’acteurs institutionnels tels que Bpifrance et France Active.

    S’il fallait une preuve d’un génie social commun, la voici bien éloquente : depuis sa création Solenciel a permis à plus de 150 personnes de sortir de la prostitution. Grâce à l’emploi dont elles bénéficient, les femmes accompagnées ont un véritable salaire permettant effectivement la sortie de la prostitution, dont le montant est bien supérieur aux 343,20 euros d’’AFIS, l’aide financière à l’insertion sociale et professionnelle du dispositif parcours de sortie de prostitution. Ce modèle soulage, au moins partiellement, le budget de l’État à une période où notre pays aura connu quatre textes budgétaires contestés en deux ans.

    Faisons mieux !

    Comment donc expliquer l’absence de l’État à cette table des bonnes volontés ? Car non seulement il sous-finance l’accompagnement des personnes en situation de prostitution (une revalorisation à 2 millions d’euros de budget a été annoncée en 2025 sans déblocage des crédits) mais encore ne soutient pas les associations qui s’efforcent d’éprouver un modèle soutenable. Là également, la situation surréaliste de Solenciel dans le département de l’Isère constitue une parfaite illustration : malgré les résultats du dispositif, la possibilité d’offrir un accompagnement social complet est rendu difficile par…des blocages administratifs systématiques et persistants liés à l’absence de délivrance par la Préfecture d’un agrément de Parcours de sortie de prostitution prévu par la loi de 2016. Lorsque des vies sont en jeu et des dignités menacées avec le risque dans les prochains jours, de renvoyer à la précarité voire à la prostitution pas moins de 13 femmes accompagnées par Solenciel, cette question est totalement fondée : l’État est-il vraiment préparé à accompagner l’innovation des associations ? Ces associations sont aux avant-postes de la solidarité. Elles sont l’infanterie sociale de l’État, aux côtés des services déconcentrés. Qu’il manque de les soutenir et il aura contribué à démanteler le bouclier social qui amortit la détresse et la précarité sur l’ensemble du territoire national.

    Retournons en 2017, le Président Macron déclarait encore au salon VivaTech « le premier geste de l’administration ne doit plus être de contrôler pour sanctionner, mais de faciliter et d’accompagner pour corriger, pour aider à réussir ». Au moment où nous écrivons ces lignes, 13 vies sont menacées et plus de 180 personnes sont candidates à l’insertion auprès de Solenciel. L’association souhaiterait pouvoir multiplier par dix sa capacité d’accueil, en la portant de 50 à 500 en 2035. Selon la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), en 2024, sur 1103 personnes identifiées comme éligibles au Parcours de sortie de prostitution (PSP), 650 dossiers n’ont pas été présentés en commission (soit 58% des candidatures). Nous pouvons et avons le devoir de faire mieux. Un document administratif ne devrait pas être un obstacle à la protection des femmes lorsque tant de personnes attendent d’accéder à un parcours. En cette journée du 25 novembre, nous appelons directement Aurore Bergé, ministre chargée de l’égalité Femmes-Hommes, Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, et les Préfectures à ne pas inhiber l’innovation sociale et l’engagement par un procéduralisme administratif. La lutte contre les violences faites aux femmes ne saurait s’autoriser un tel luxe. Les vies suspendues non plus. 

    Ndèye Aram 

    Responsable Plaidoyer de l’association Solenciel


    Lire suivant
    Publication de l'enquête Miprof sur la traite des êtres humains - 2024

    Nos antennes partout en France

    Paris, Lyon, Toulouse, Nantes et Grenoble

    Contactez-nous

    09 75 18 37 38

    Nous suivre


       
    • Accueil  •
    • Qui sommes-nous ?  •
    • Le parcours d'insertion
    • •
    • Actualités
    • •
    • Nos partenaires
    • •
    • Mentions légales