Une douzième jeune femme est en formation ménage cette semaine.
Son objectif : décrocher un contrat de travail à durée indéterminée, au poste d'agent d'entretien. Pour y parvenir, l'équipe encadrante la forme et lui fournit l'ensemble du matériel professionnel.
I- Un douzième apprenante engage une formation initiale et du matériel en plus
Arrivée mardi matin, peu avant 11h00, la jeune femme était plutôt confiante. En effet, l'endroit ne lui est pas inconnu. Bien qu'elle soit la douzième, elle a bénéficié autrefois d'une formation à Solenciel. Sur proposition de l'équipe encadrante, elle a accepté de revenir.
Particulièrement attentive, et possédant une expérience significative en hôtellerie et en nettoyage, cette "ancienne-nouvelle" élève a réussi avec succès les premières épreuves d'admission. C'est-à-dire, un test de lecture et d'écriture. Cette phase de vérification permet l'identification des jeunes femmes analphabètes qui pourraient, par la suite, se retrouver en grande difficulté. C'est par quoi, cette étape est primordiale avant toute embauche. Concernant cette douzième future cleaner, son niveau en français s'est révélé particulièrement bon. Bien qu'il ne soit pas parfait, elle est capable de suivre une conversation tout en se faisant comprendre. Mais encore, elle sait déjà utiliser un vélo, même si son maniement reste encore fragile.
Pour débuter sa période de formation, Maxime l'envoie sur des gros ménages, avec des cleaners plus expérimentées, mais également dans des commerces et logements de type conciergerie. En revanche, elle ne reste pas seule. Maxime n'est jamais loin pour lui expliquer, lui montrer, la reprendre sur ses erreurs et imposer un entretien écologique. C'est indispensable dans un métier aussi méticuleux, visant à une propreté irréprochable et au respect de l'environnement. De la sorte, l'éducation du regard constitue l'un des piliers de cet enseignement.
Comme vous aviez pu le lire précédemment dans nos articles, les nouveaux agents de nettoyage sont tenus d'apprendre rapidement à désinfecter tous types d'éléments : vitres, plaques de cuisson, frigidaires, carrelages, fours, robinetterie, etc.
II- Prêter, vendre à petit prix, ou donner : des actions au grand pouvoir
Les jeunes salariées ont besoin, dans le cadre de leurs fonctions, de différents outils de travail. Ainsi, pour le confort et la praticité de leurs missions, elles disposent chacune d'un vélo, d'un téléphone professionnel, et même, d'un kit complet de nettoyage (comprenant un seau, des serpillières, un plumeau, des gants, masques, lavettes et raclettes). Toutefois, certains appareils obtenus gracieusement nécessitent quelques réparations de la part de connaisseurs chevronnés.
Ainsi, en soutien à l'activité associative, nous recherchons régulièrement des dons : cycles, casques de très grande taille (XL ou plus), sacs à dos de grande capacité, remorques de vélos, ordinateurs, gilets jaunes et autres. Récemment, de généreux donateurs nous ont fourni des gilets et cycles d'occasion. Ces derniers remplaceront à terme les métro vélos des cleaners. Toutefois, ils devront au préalable être révisés et réparés. Si vous possédez un savoir-faire mécanique, votre aide nous serait que très précieuse, alors, n'hésitez pas à nous faire signe. Vous êtes notre perle rare. :D
III- Bilan de cette intégration
La jeune femme ordonne et envoie ses formulaires administratifs tout en prenant ses repères. C'est-à-dire qu'elle attend d'ici trois semaines un retour de la Cour Nationale du Droit d'Asile (CNDA) concernant sa demande de protection. Dans le cas de son acceptation, elle serait la neuvième à l'obtenir depuis la création de l'association. Mais pour l'instant, elle doit impérativement assimiler différentes compétences pour être parfaitement opérationnelle d'ici deux semaines.
La difficulté rencontrée ? La gestion du temps et la sollicitation des bons outils. En outre, chaque lavette de couleur possède une utilisation précise. Et concernant le retard à une prestation, c'est à bannir. De la technique et des résultats sont véritablement attendus de la part de chaque salariée, sous peine de sanctions. Pour y parvenir, l'équipe fournit le matériel, simultanément à leur formation initiale. Elles n'ont plus qu'à appliquer les directives, organisées méthodiquement dans des fiches et accessibles via un espace de stockage cloud.
IV- Conclusion
Finalement, grâce à l'énergie de nos bénévoles, et via les cadeaux d'âmes au grand cœur, Solenciel est en mesure de poursuivre ce combat et de former toujours plus de jeunes femmes. Bien que le titre de séjour ne se suffit pas à lui-même, il dégage un sentiment d'espoir pour l'avenir. Assurément, cette formation professionnelle apparaît comme un réel tremplin de réinsertion. Pour exemple, l'une de ces jeunes femmes ambitionne prochainement à se former aux métiers de la restauration. Malgré les épreuves traversées, elle est prête aujourd'hui à relever ce nouveau défi avec le soutien des Amis de Solenciel. C'est un véritable challenge auquel elle a foi.
Elles ont toutes ce désir profond de parvenir à inverser le cours de leur histoire. Par ailleurs, relativement au passé de ces jeunes victimes, un film autrichien, particulièrement poignant, est diffusé depuis peu sur Netflix. Cette référence à leur parcours c'est JOY, de Sudabeh Mortezai.